Vous l’avez compris, MXGP est plus un projet secondaire pour Milestone. D’ailleurs, si l’opus 2021 de MotoGP est sorti en avril 2021, soit en milieu de saison, MXGP 2021 sort pour sa part à un mois de 2022, alors que la saison est pliée depuis déjà plusieurs semaines.

Le pilote hollandais Jeffrey Herlings à profité d’une chute de Romain Febvre lors de la dernière manche de la saison pour s’adjuger le titre, privant au passage la France d’un doublé qui aurait été historique (avec un champion du monde en MotoGP et en MXGP la même année). Tim Gajser finit troisième sur le podium à cause de sa blessure à la clavicule en septembre. Et malheureusement, rien de tout ceci ne transparaît dans le jeu.

On aurait pu croire que les développeurs allaient profiter de cette sortie tardive pour nous proposer de revivre les événements de la saison passée, mais il n’en est rien.

MXGP 2021 screenshot gameplay 1

Born to be Wild

Niveau contenu, on se retrouve donc avec comme à chaque fois les modes de jeu traditionnels, dont le multijoueur, les parties rapides, mais aussi la classique Carrière. Comme dans les précédents volets de MXGP 2021, cette dernière nous propose d’incarner un jeune loup qui se lance dans l’aventure. Et qui devra donc faire ses armes en MX2 au guidon d’une 250cc avant de passer dans la catégorie reine : le MXGP.

Au menu, 12 grands prix qui vont nous emmener un peu partout en Europe comme en vrai. Sauf qu’en plissant les yeux, on se rend compte qu’il manque plusieurs destinations du championnat de cette année, ce qui la fout mal. Aux abonnés absents, on note le grand prix de France (Lacapelle-Marival) ainsi que le circuit de Mantova utilisé pour les GP de Lombardie et de la Citta di Mantova. Dommage, surtout pour un jeu annuel à licence.

Pour se consoler, Milestone nous a rajouté 4 destinations dites Legacy, qui permettent d’aller mettre nos roues sur d’anciens tracés. En outre, on bénéficie toujours du fameux playground, qui est un niveau ouvert pensé pour l’exploration et l’amusement sans prise de tête. Cela permet aussi de tester de nouveaux réglages sur notre meule, et d’en voir les effets avant d’aller en compétition.

MXGP 2021 screenshot gameplay 2

MXRPG

Mais le mode playground rajoute également un peu de contenu, avec la possibilité de participer à des courses classiques sur les différents tracés qui le composent. Tandis qu’un nouveau mode waypoint a fait son apparition. Il s’agit ici de composer un parcours en plaçant des points de passages, puis ensuite d’y réaliser un temps. On peut même partager ses créations sur le net afin que d’autres joueurs se frottent à notre parcours. Bref, rien de révolutionnaire, mais on ne va pas cracher sur une pointe de nouveauté dans ce MXGP 2021 qui en manque cruellement.

Le mode Carrière de MXGP 2021 va pour sa part nous proposer, comme avant, de rejoindre une team existante, ou de créer la nôtre. Dans un cas comme dans l’autre, on devra remporter des courses et faire des holeshots (passer en tête au premier virage) afin d’amasser de l’XP ce qui fera monter notre niveau.

Plus notre niveau est élevé, plus les top teams s’intéresseront à nous. De même, lorsqu’on opte pour la création de notre propre écurie, le système sera identique, mais débloquera des sponsors ayant un portefeuille de plus en plus garni. L’objectif sera ici de s’en mettre plein les fouilles afin de pouvoir aller pimper notre pilote et sa bécane dans le mode customisation.

MXGP 2021 screenshot gameplay 3

Je ne veux plus voir personne…

C’est probablement le point fort de MXGP 2021. On va pouvoir refaire notre rider de pied en cape grâce au matos sorti du catalogue des grands équipementiers. Avec des combis et des bottes de chez Alpinestars ou Fox Racing, des casques de chez Arai, Shoei  et autres, ou encore des masques de chez Oakley. Bien sûr, tout ceci est purement cosmétique, ce qui n’est pas le cas des modifications de notre bécane.

Après avoir acheté au prix fort un modèle de base de chez Honda, Yamaha, KTM, Husqvarna, etc… On pourra ensuite aller l’améliorer. Là encore, on retrouve le catalogue de pièces de grandes marques. Avec des pots de chez Akrapovic ou Yoshimura, des fourches Öhlins et WP, des pneus Michelin, ou Pirelli et bien plus encore.

Chaque modification technique va donc améliorer les stats de notre moto, ce qui va donner un joli avantage une fois en piste. L’aspect esthétique n’est pas laissé de côté avec différents accessoires (guidons, pare-mains et kits de décoration). Sachant qu’il faudra arborer les autocollants de vos sponsors du moment quoi qu’il arrive.

MXGP 2021  screenshot gameplay 4

Des hauts et débats

Cette liberté est d’autant plus agréable que le jeu est plutôt joli grâce à l’utilisation de l’Unreal Engine. Les motos de MXGP 2021 sont superbement modélisées, et les effets climatiques sont assez crédibles, tout en ayant un impact sur le pilotage. Et ce même si notre personnage et sa monture sont toujours très propres après une manche dans la boue. Ok, les pilotes n’ont pas de visage (ils sont toujours casqués), et celui des spectateurs et des commissaires de piste nous plonge dans l’ambiance du musée Grévin.

Milestone a même reconduit son système de déformation du terrain, mais sans l’améliorer. En clair, on retrouvera les traces de notre bécane dans le sol, mais inutile d’espérer pouvoir creuser des ornières au fil des passages. Le relief du sol est déterminé à l’avance, et rien ne viendra faire changer les trajectoires. On comprend d’ailleurs rapidement pourquoi, dès la première course avec des bots.

L’IA est basique au possible avec des trajectoires petit train, et des chutes en pagaille lorsque des trajectoires se croisent. D’ailleurs, les pilotes concurrents semblent tous peser 5 tonnes, et en cas de contact, c’est notre pilote qui finit à terre dans 90% des cas.

MXGP 2021  screenshot gameplay 5

Plus dure sera la chute

Si les chutes permettent de franches rigolades grâce au ragdoll complètement claqué de notre pilote, on comprend rapidement qu’il faut faire la course en solo pour éviter les problèmes. Heureusement, pas mal de bugs viennent nous aider, comme ces bugs de collision où l’on rebondit lorsqu’on atterrit sur un concurrent après un saut. Ou lorsqu’une IA nous passe à travers en virage.

C’est d’autant plus dommage, que sorti de ces problèmes, le comportement de la moto est plutôt bon dans MXGP 2021. Les suspensions travaillent bien, et globalement, la physique est plutôt réussie, à condition de la régler en réaliste. Il faut alors bien positionner son pilote sur l’engin afin d’avoir les bons appuis en fonction de ce qu’on veut faire. Charger l’arrière pour éviter de déraper à l’accélération, mettre le poids à l’avant pour pouvoir pivoter dans les ornières, ou faire glisser l’arrière. Le tout demande un certain doigté, et on obtient de bonnes sensations de pilotage.

Si vous espériez pouvoir faire des scrubs avec plus de style que Tim Gajser c’est râpé. La faute à des figures qui ne permettent pas vraiment de limiter la prise d’altitude, et qui n’améliorent pas les temps au tour.

MXGP 2021 screenshot gameplay 6

L’homme invisible

Le mode Carrière de MXGP 2021 est donc plutôt agréable. Sauf lorsqu’on se rend compte qu’on a forcément pris la place de quelqu’un sur la grille de départ. Dans notre cas, on a vérifié la présence des pilotes de fond de grille pour trouver l’inconnu manquant.

Stupeur, celui qui a sauté n’est pas un habitué du tréfonds des classements, mais bel et bien Jeffrey Herlings, champion du monde MXGP 2021. Bravo Milestone ! Comme toujours, le studio transalpin s’illustre avec ce genre de bourde stupide qui aurait pourtant été facilement évitable, vu le timing de sortie du jeu.

Et à quel moment on choisit de virer un pilote désormais 5 fois champion du monde de MXGP plutôt qu’un avec un palmarès quasiment vierge ?